samedi 20 mars 2010

Le bel Abel et le Cain caha fait rien que le marave*


On peut se dire qu'on rêve, mais aussi qu'on est un sale con acariâtre à sans cesse pourchasser le dahut viardesque dans ses excès journalistiques et égo-istes.


On peut se dire que l'homme a du talent, une puissance de travail surhumaine, une production de forçat et plutôt de qualité, que sa trajectoire aurait pu être plutôt estimable à tous points de vue.

Et puis, quelles que soient les faiblesses qu'on puisse avoir à son égard, on finit comme un leitmotiv à revenir aux propos de la vieille dame qui lui écrivait « mon tout petit », ce qui était, in fine, à la fois maternel et critique.


Car enfin, écrire que « El Pais » est anti-taurin, alors que, allez savoir pourquoi l'ABC de Luca de Tena serait éminemment taurin pour la seule raison qu'il est anti catalaniste pour de toutes autres raisons idéologiques, et citer sans cesse « Mundutoro » de monsieur Jean Pierre, jusqu'à cet Himalaya de révisionnisme, après le Dalai Laminé, de la métaphore d'Abel et Cain.

Car là, nous culminons!


Sottise non! Excusez moi, car en fait on est dans un summum de rhétorique franquiste. Connerie? Oh non, je n'oserais pas faire cet affront à notre « universitaire universel» taurin.

Alors? Calcul? Que non, « Tierras Taurinas » tracera sa route par ses seules qualités, et n'a nul besoin, après le soutien du contribuable français pour son lancement à l'Ambassade de France, qui doit financer avec mes sous, ou nos sous, bien d'autres choses encore moins recommandables, de faire ami ami avec le circuit de Mundotoro, et des électeurs du PP pour consolider un lectorat.

Surproduction littéraire? Non pas, car cet « universitaire universel » qui dans sa présentation de « Tierras Taurinas » assène aux malheureux espagnols Levi Straus et Homère, en hors d'oeuvre, mais peut être aussi pour bien expliquer, que l'autre universitaire Wolff est bien mignon, après la présentation de ses « cinquante raisons de...... » , peut être sans el Dede, mais que c'est el Dede de Soustons qui tient la barre de la « bien « pensance » française ». Merde alors!

Alors peut être fatigue, ou boursouflure d'ego.


Car, merde, réfléchissons un peu, les Communautés, enfin certaines, sont d'accord pour parler de « Bien d'Intérêt Culturel » au sujet de la corrida. Il paraît que c'est une immense victoire! Je connais moults autres biens d'intérêt culturel, les échassiers dans les Landes, et je n'ai rien contre eux, la pêche à la pibale ou la course en sac au Club Méditerranée.
Bon, on reste un peu loin d'un « Patrimoine de l'Humanité » non?


Mais ce qui définitivement me reste en travers de la gorge, c'est cet « Abel et Cain » tout en faisant remarquer que je suis parfaitement agnostique, voire athée.

Il est clair qu'en période de crise, et leur Dieu sait qu'elle est particulièrement sévère en Espagne, resurgissent de vieux démons. Le Pen, ressort de sa boite ici, les Phalangistes aznariens en Espagne.

Aznar, le penseur du PP aurait dit qu'il avait fait des livres de Pio Moa ses livres de chevet, on comprend un peu pourquoi.

Certes tout le monde, surtout du PP, et notre Dede exalté derrière, nie qu'il y ait une quelconque arrière pensée électoraliste à la prise de position du PP, défenseur des « vraies » valeurs de l'Espagne, avec l'ABC.

Ce qui n'aurait pas dû échapper à notre « universitaire universel », c'est qu'au passage refleurissait l'éternelle ritournelle franquiste d'une partition entre le bien et le mal.


Il doit mieux que moi savoir qu'en Septembre 1936, statut « d'universitaire universel » que je ne suis pas oblige, sortit la fameuse quoique un peu cachée homélie des « Deux Villes », de l'épiscopat espagnol, qui entre autres choses fit ce cadeau fabuleux à Franco de qualifier son insurrection, qui était celle de Mola, de « croisade » alors que ce sont les troupes marocaines qui faisaient la « limpieza » dans le Sud de l'Espagne, et que s 'opposaient les « villes » « du bien » et les villes « du mal », celles de Cain et d'Abel.

Et pour que les choses soient encore plus claires, on se fendit, mi-1937, d'une lettre collective de l'épiscopat espagnol, à la demande de Franco, de façon à atténuer dans l'opinion mondiale certains effets fâcheux de Durango, Guernica voire Badajoz et réactiver les lobbys catholiques français, anglais et surtout américains.


Donc, les références bibliques, dans le sillage du PP, au moins en Espagne, n'ont rien d'apolitique, et encore moins d'innocent, et ce « El pais » supposé affilié à la maçonnerie, les marxisme, pire encore le PSOE, n'a vraiment rien de présentable.

On voit bien qui est Abel, Dede de Soustons, et Cain, peut être Joaquin Vidal. Mais bon, à tout prendre, je sais où est mon choix.


Le franquisme a toujours été dans la négation, même la plus grossière. Aujourd'hui, sous sa forme faussement « light » du PP, il alimente le « révisionnisme historique » espagnol, qui part du principe que ce sont les erreurs du frente popular qui ont « obligé » Franco à se révolter. Oubliant délibérément le contexte aussi bien sociologique, culturel, économique de l'Espagne, autrement dit tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes sans cet avènement de la seconde République.

Même Mauriac, qui n'avait pourtant aucun atome crochu pour la gauche espagnole prit une position absolument sans la moindre ambiguïté sur le sujet.

Ainsi en est-il de notre corrida, tout va parfaitement bien, nous sommes tous frères sur les gradins, ceux qui paient et ceux qui ne paient pas, mais il faut laisser à ceux qui ne paient pas le droit de décider du bien et du mal, car eux, tels l'épiscopat espagnol de 36, savent.

Réfléchissant, je me sens obligé, sans en tirer les moindres conclusions, et les récusant par avance, de noter les coïncidences suivantes: Simon Casas obtient Valence, puis « Tierras Taurinas » s'installe en Espagne, puis Dede cite pratiquement quotidiennement Mundotoro, puis, après qu'il ait déclaré « el Pais » antitaurin, il nous vend de l'ABC et du PP.


Marketing, ou ce que je ne crois pas un instant, les troupes se déploient pour la conquête de Las Ventas?

El Chulo

nb : merci à Chagall, Rembrandt, Doré,  Frédéric Deprun, Bandinelli et Claudio Alvarez ( en désordre ).

nb2 : " marave" de maraver .