jeudi 16 juillet 2009

De l'emploi des commissaires en taurolandia


ëtre à barcelone...a-t-il été écrit.
le JT's day ? oui, certainement.
mais , au-delà du délire, des déclarations à l'emporte-pièce de salvador boix, de l'engouement soudain pour une catalanité politiquement si incorrectement correcte, il y a le quotidien.
un observateur , fin et disposant d'un recul certain, est revenu dans la cité condale et voilà ce qu'il écrit...

Des commissaires à la recherche d'un emploi

Je passe quelques jours à Barcelone après quelques mois d'absence. Je trouve la ville couverte par un fine pellicule de boue rouge. La dernière fois qu’il a plu, il y a quelques semaines, a apporté la poussière subtile du désert africain enchâssée entre les nuages. Personne ne l'a nettoyé pas même ceux dont les voitures sont enrobées de ce limon et couvertes de graffiti type : " quel cochon". Apparence fantomatique, d'une ville négligée.

La chaleur est déjà estivale et les arbres perdent leurs feuilles. Il y a un tapis de feuilles mortes, comme si c'était un automne. Le deuxième écho africain : le bruit, le chaos circulatoire, les cohortes au centre commercial, les ramassis de touristes à peine habillés, les immigrants qui vendent des canettes de bière sur les Ramblas, les trileros, les petits voleurs, les Gitanes roumaines chargées d'enfants étonnement étourdis . il y a comme un souvenir de la Naples des années soixante, cette ville qui, selon Graham Greene, était la première ville d'Orient.

Malheureusement, rien n'existe à Barcelone qui ne maintienne , même fissuré , le passé auguste du Royaume de Naples, ses palais, ses églises, ses musées, sa société bourgeoise, l'une des plus lettrées d’Italie, son peuple affable et gaillard et plus malin que la faim. C'est une ville cléricale et sans gloire.

Les amis sont désolés par les bidouillages du gouvernement nationaliste catalan. Comme aux temps de Franco, ils s'amusent en commentant les sottises des ministres les plus cinglés. La dernière bourde, celle du responsable de Tourisme, un certain Huguet, a été de proposer une loi qui interdit aux boutiques à touristes de vendre des poupées flamencas ou de toreros parce « qu ‘elles ne sont pas d'une tradition catalane ». Il veut aussi prohiber la vente de chapeaux mexicains, qui sont une prédilection pour les Anglais et les américains. J'espère que c'était une saillie passagère. Ce qui n’est pas le cas de la prohibition des courses de taureaux. Les politiques s'abritent derrière les groupes animalistes pour supprimer ce qu'ils considèrent comme "signes d'identité espagnole".


Il est étonnant que ces censeurs ne s'aperçoivent pas de ce que dans chaque prohibition ils montrent non seulement leurs visages d’oppresseurs, mais aussi la maigre intelligence qu'ils ont reçue par hérédité.

La prohibition de la pièce de Handke à l'Odeon de Paris, un caprice du directeur de la Comédie-Française, Marcel Bozonnet, peut sembler plus sérieux, mais c’est aussi misérable que celle de son imitateur catalan. La liberté d'expression n'est pas unidirectionnelle et la sympathie malvenue de Handke envers Milosevic n'est pas pire que celle de García Márquez pour Castro.

Comme le disent Kusturica, Jelinek, Modiano, et les signataires de la lettre de protestation contre le censeur, maintenant les dramaturges devront demander une permission à Bozonnet chaque fois qu'ils voudront aller à un enterrement.
On imagine Bozonnet, si pétri d’orgueil en fonctionnaire du Reich dans film comique, oblitérant des permis de pétitions et décidant quels morts sont corrects et quels autres sont mauvais .

[Publié le 09/5/2006 par felix de azua sur son blog]




à qui veut-on faire croire que JT peut sauver la fiesta en catalogne quand on voit à quel degré d'imbécilité on en est arrivé ? et azua effectue un vrai parallèle avec l'air du temps.
à droite , surtout, mais aussi à gauche , il y a lurette qu'on ne dit plus " bonsoir " aux censeurs mais plutôt " bienvenue, comment allez-vous ?". les affaires se multiplient et les organes de propagande aussi.et nous , tauromaches et aficionados confondus , nous nous offusquons des approximations d'un scribouillard du parti de la presse et de l'argent provincial.
bien, mais pourquoi notre cher observatoire ne s'associe pas aux protestations des professionels inquiets par la récente nomination du nouveau directeur de programmes de france-inter ?
par peur d'être récupérés ou d'être accusés d'opportunisme mal placé, de mélange des genres inopportuns ?
c'est à dire de pratiquer ce que nos adversaires s'emploient à sournoisement déployer au jour le jour ?
il vaut mieux hurler avec siné, anti-corrida primaire mais par nature insoupçonnable quant à la connivence avec les milieux des réducteurs de la liberté d'expression qui caracolent aujourd'hui à la tête de tous les pouvoirs, que d'essayer de chanter avec val la mélodie des arrangements avec des paroles de non ingérence.
s'attaquer aux laquais n'est ni très brillant ni très valeureux.
j'attends une flèche ad nominem venue de nos rangs pourtant qualifiés récemment de prompt à la défense, donc à l'attaque, de nos archers médiatiques.
ou alors les enjeux sont-ils ceux qu'on voudrait ne pas nous faire croire ?

enfin,
nous ne sommes que de pauvres penseurs d'une ibérie plus tourmentée dans ces fondements que les seules agressions subies par los toros.
notre hauteur de vue devrait se hisser au-delà de cette pandereta, cette caspa , qu'on nous reproche souvent à juste titre. moi, personnellement, le texte d'azua je le reçois comme un appel au secours lancé au crépuscule de nos enchantements festifs et excessifs, un son de cor qui annonce des lendemains, ici, là, partout qui ne chantent même plus "la chica yéyé".



ps : peut-être que l'observatoire s'est adressé à val. si fait, dont acte et je m'excuse par avance de ce procés de mauvaise intention puérile. mais, désolé, on n'a pas beaucoup entendu l'olifant...

ps bis : merci au blog " malaka " pour le lien avec l'article de felix de azua.

ps ter : pour la merced un mano a mano tomas/morante se dessine. bien. mais à part pour les finances des uns (pa'riba ) et des autres (pa'bajo), quels sont les (dés)intêrets de la chose si tout est déjà couru d'avance ... ?