lundi 16 février 2009

A propos d'une lettre ouverte


Tout d'abord je reproduis en exergue le texte de Campos y Ruedos paru ce week-end sur leur site , signé de la main de la rédaction. et ensuite on en parle ( beaucoup l'auront déjà lu in situ mais ne pas le publier c'est déjà être accusé de ne pas mettre la jambe, j'explique ailleurs sur "los pinchos del ciego" pourquoi c'est ici et pas là-bas que j'ai décidé de me positionner ).



L’Observatoire National des Cultures Taurines est né le 22 mars 2008. Son objectif principal avoué était «d’étudier, défendre et promouvoir la culture taurine sous toutes ses formes. Autrement dit : Faire émerger la communauté du taureau en tant que minorité culturelle respectable en raison de la richesse de son patrimoine et de son importance » (in FSTF). Ecrit en termes plus clairs, il s’agissait principalement de se défendre face aux attaques des anti-taurins. Dès sa création, un grand nombre d’entités taurines - ayant ou non un écho national - a adhéré à l’O.N.C.T., dans un grand élan d’œcuménisme taurin de bon aloi même si nous ne pouvons nous empêcher de penser que réaliser l’union de l’aficion constitue un projet par trop idéaliste (ce que les circonstances ne laissent hélas pas de nous montrer chaque jour). Ce même, 22 mars 2008, et avec l’assentiment, nous l’imaginons, de toutes les entités que vous représentez, a été nommé à la présidence de l’O.N.C.T. l’animateur d’un média Internet taurin français dont le logo n’est pas sans rappeler celui choisi par l’Observatoire… . Et pour cause : c’est le même ! Entouré d’un nombre conséquent de vice-présidents (Olivier Baratchart, pour la coordination avec le groupe parlementaire, Alain Dervieux, pour la coordination avec l’U.V.T.F, Marcel Garzelli, pour la coordination des collectifs et des journées de revendication, Jean-Michel Mariou, pour la production télévisuelle, Roger Merlin, pour les études économiques et la coordination avec Pronatura et le Comité Noë, Reynald Ottenhof, pour la coordination des dossiers juridiques, Francis Wolff, pour l'animation du conseil scientifique, François Zumbiehl, pour les actions culturelles, les manifestes et les projets éditoriaux), il incarne, au propre comme au figuré et lui avant tout autre, l’O.N.C.T. dont il est le porte-parole partout où cela semble nécessaire et même au-delà, dispensant la bonne parole urbi e orbi. Il occupe donc un rôle de fédérateur des forces vives (ou moins vives) de l’aficion face aux attaques, elles aussi vives (ou moins vives), des associations militant contre la corrida. Dans un monde tout entier commandé par les arcanes de la communication du paraître, il ne vous aura pas échappé que la multiplicité des fonctions du Président (animateur d’un média Internet d’informations taurines, animateur taurin de radio locale, communicant pour une grande arène du sud-est) ainsi que les polémiques qu’il suscite sous sa « casquette » de « journaliste » nuisent fortement à l’image de l’O.N.C.T et à la crédibilité de son président en tant qu’incarnation de l’unité de l’aficion. Il n’est pas besoin de dresser ici une liste exhaustive des errements « journalistiques » du président, de sorte que nous pouvons nous contenter de rappeler, à titre d’illustration, que :- il a défendu en son temps la thèse selon laquelle les mineurs de moins de 15 ans devraient être accompagnés de leurs parents pour pouvoir assister aux corridas et novilladas...
- il a écrit que la pique andalouse était moins destructrice que celle actuellement utilisée, en basant son opinion sur les résultats observés par des vétérinaires taurins lors de la corrida de Victorino Martin à Beaucaire en 2008, tout en omettant de publier ces derniers dans leur intégralité sur son média Internet. Or, à la lecture de ces résultats, on s’aperçoit qu’il y est clairement affirmé que la pique ayant causé la plus profonde plaie est une pique andalouse (au 6ème toro). Il est également écrit (dans le rapport de M. le dr Bourdeau) que pour se faire une idée des effets de la pique andalouse, il conviendrait de mener une étude très élargie et que rien ne pouvait être affirmé pour l’instant dans cette affaire.- il a écrit qu’une novillada de Moreno de Silva était mal sortie à Madrid (sans assister à la course !) et que le ganadero, par honte ou par dépit, avait quitté les arènes avant la fin du spectacle. Le caractère mensonger de telles allégations a été démontré ici-même.- dernièrement, il s’en est pris au choix des toros retenus par la Commission Taurine d’Orthez, sur le seul fondement du commentaire d’une course de cet élevage à Pioz en 2008, publié sur l’un de ces blogs espagnols qu’il voue habituellement aux gémonies (sans toutefois oser les désigner nommément) ; c’est sans plus de preuves qu’il s’est également permis, dans une parenthèse fort mal venue et dont chacun pourra juger de l’élégance rare, de porter un jugement sur une hypothétique augmentation des impôts locaux (sous-entendu que cette augmentation serait liée aux frais engendrés par la chose taurine) dans cette même ville d’Orthez.En outre, est-il raisonnablement concevable que le président d’un tel observatoire, consacré au ralliement des aficionados derrière la bannière de l’unité, ait poursuivi ses activités dites journalistiques sur son média Internet à la tête duquel il « change de casquette » et de cap en affichant la volonté malsaine de réduire le monde des aficionados à un champ de bataille simplifié, simpliste et drapé de manichéisme entre de soi-disant bons et mauvais aficionados (ces derniers étant même qualifiés récemment de « grands malades incurables ») ? Est-il intellectuellement acceptable de prôner le rassemblement en grand d’un côté et de tirer à boulets rouges avec une argumentation erronée sur ceux qui ne partagent pas ses opinions ou ses analyses d’un autre côté ? Le garde-fou stipulé dans les statuts de l’O.N.C.T. (rédigés par ce même président) et portant sur l’absence d’intervention dans les « affaires internes » ne tient pas et confine même une sorte de dédoublement de personnalité de l’aficion. Ce n’est pas en faisant (en imposant) chanter un refrain de la langue d’Oc, dans l’enceinte d’une plaza de toros à six mille aficionados, que la défense de la tauromachie s’affirmera. Claironner entre nous (aficionados) quand il n’y a pas d’opposition revient à sodomiser les diptères. Une plaza de toros n’a jamais eu vocation à devenir un lieu de revendications de ce style. La rue existe pour cela car il s’agit, somme toute, d’une lutte (ou d’un débat) politique. La seule revendication qui peut se manifester dans une arène porte sur le respect de l’intégrité du spectacle auquel on vient assister. La défense de la corrida, même et surtout devant les anti-taurins, passe par une lutte de longue haleine contre les dérives « internes » : afeitado, arreglado excessifs, 1ers tiers désacralisés et mal menés, limite d’âge des toros…). Ce garde-fou de la non intervention réduit l’O.N.C.T. a un gentil jouet pour aficionados complaisants qui détournent ainsi leur regard de ce qui est essentiel et laissent la part belle à ceux qui font la corrida : éleveurs, toreros, empresas.En ce mois de février 2009, au moment où l’O.N.C.T compte en appeler aux adhésions individuelles des aficionados (donc élargir sa base), il est assez clair que le président a prouvé qu’il n’a plus sa place de président. Pour rester crédible aux yeux des aficionados auxquels il est aujourd’hui encore fait appel, il est dans l’intérêt de l’O.N.C.T. de se passer des services de son président, qui semble avoir beaucoup à faire par ailleurs. A la place de ce dernier, c’est une personne moins impliquée dans les affaires du mundillo qu’il conviendrait de nommer à la tête de votre Observatoire.Bien à vous.


L'équipe de Campos y Ruedos.

bon. al grano.

tout d'abord, j'approuve. la démarche, la rétrospective des errements et des mélanges de genres sulfureux. précisons aussi que le contraire d'une telle situation , dans le monde des taureaux, serait l'exception. donc que le seul andré viard n'est pas un énergumène se baladant au paradis des affaires intègres de la tauromachie. d'autant plus que :

-sa revue est d'une grande qualité.

-certains de ses éditos sur le site sont excellents, travaillés, pondérés, renseignés et pétris d'aficion. je ne lui donne aucun accesit, il n' en a pas besoin sur le plan du "tauromachiquement parlant " mais l'eau du bain et le bébé ...

-il a été élu par un CA d'une entité formée en asso loi 1901 avec statuts et réglement. s'immiscer pour s'immiscer en ne choisissant qu'une seule "tête de turc" serait désobligeant par rapport à ma conception de la démocratie. le changement de président est à laisser au vote des membres de l'association. n'en faisant pas partie, je demande seulement que chacun prenne ses responsabilités. aller au-delà c'est faire le jeu des procés en sorcellerie.


ensuite il me faut admettre deux choses :

un, que certains commentaires ou positionnement sur CYR me dérangent. beaucoup d'anonymat. quelques dérapages ( accusations contre marcel garzelli, utilisation d'expressions dévalorisantes telles que "cyanure de la tauromachie" qui tire dans la même direction que l'apostrophe de viard écrivant " de grands malades incurables" à propos de certains aficionados ). c'est dommage, une balle dans le pied ça fait aussi mal si elle est tirée du camp adverse que de son propre camp.

deux, ayant eu des échanges avec andré viard par le biais d'internet uniquement ( mais j'utilise toujours mon identité véritable dans tous mes courriels ou commentaires ) qui furent toujours courtois et souvent intéressants mais qui n'avaient que peu à voir avec l'oct, ne nous connaissant pas personnellement , je ne puis que m'appuyer sur ce qu'il a publiquement déclaré ou publié pour simplement dire ce qu'il me semble possible d'en retirer comme conviction : notre homme prône un tas de belles choses éthiques et morales et qu'il essaie de s'appliquer peut-être à lui - même mais qu'il ne réussit pas à concilier avec certains de ses agissements (et c'est là que je rejoins l'équipe de CYR ).

ainsi, ce matin encore, dans son édito, il écrit quelque chose de très finement tourné et qui semble le fruit d'une observation d'une grande acuité : il y parle de l'humilité qu'imposent le campo et ses "faenas". très bien.
mais si nous reprenons les tribulations récentes de l'auteur de ce nouveau taoïsme taurin, il faut bien reconnaitre qu'on est loin du compte quand à l'application de ses propres préceptes à ses activités quotidiennes. ainsi il devient le garant de tout, même de notre propre humilité. il propose la sienne en modèle mais il ne cherche pas à comprendre si d'autres humilités n'ont pas de valeur aussi essentielle que la sienne. c'est une humilité incestueuse. sans altérité. et je persiste à penser que ce fonctionnement s'étend à d'autres positions ou convictions qu'il se forge. malheureusement. je dis malheureusement parce que je crois que sa participation aux affaires de la cité taurine, la taurus politis, n'est en rien anecdotique ou impropre, au contraire.

je profite d'ailleurs de cette réflexion pour évoquer ce qui d'après moi montre les contradictions antiévolutives de la politique du président de l'oct.

il a longtemps ferraillé et voué aux gémonies le sieur colmont , directeur de "l'écho du callejon" (et réciproquement, surtout pour les gémonies ). aujourd'hui l'un et l'autre semblent avoir trouvé un modus vivendi de bon aloi. pourquoi ne pas accepter qu'il n' y a que les idiots qui ne changent pas d'avis ? et laisser se faire en le regardant avec bienveillance un tel rapprochement finalement bon pour la paix des "terres taurines" ? mais que n'a-t-il cherché tout bonnement à ne plus traiter avec mépris les soi-disants "ayatollahs" ou "intégristes" ou même "grands malades incurables" dont il doit connaître l'intégrité et l'aficion ? pourquoi se contenter de faire un pas vers un personnage d'une sidérante bêtise flanquée de sa mauvaise foi et de son intolérance , agrémentée de morale à la petite semaine ?
qu'il s'en explique .
ce sera difficile avec les pieds pris dans un tel tapis.


voilà. en écrivant cela j'entends ceci : " mais qui êtes-vous pour vous permettre d'écrire tant de choses auxquelles manifestement vous ne prenez aucune participation, aucun risque, aucune implication ? ".

ce à quoi je réponds derechef et avec orgueil :

"rien ".

et j'ajoute :

"mais pas personne".

c'est tout.


ludovic pautier "el ciego "